Hier soir, je suis sorti boire un verre en terrasse avec un couple d’amis gays. C’était une première pour moi : être dans un lieu public à assumer mon homosexualité. C’est pas écrit sur mon front (et je ne pense pas être efféminé), mais je pense qu’au vu de la situation, c’était assez évident. En tout cas moi, c’était comme ça que je le vivais. Quoi qu’il en soit, venons-en au sujet de cet article.

Il va sans doute falloir que je m’y habitue, mais sur la table voisine de la nôtre, il y avait un gars qui a passé son temps à nous dévisager. Presque toute la demi-heure où ils sont restés là, lui, sa femme et leur jeune fils.

Ça ne m’a pas vraiment empêché de discuter normalement avec mes amis, de leur parler de ce blog et de ma chaîne YouTube, de prononcer le mot « gay » à voix haute… Mais quand même, je me suis senti gêné d’être observé et écouté de la sorte. J’étais pas super tranquille. Et j’ai été content qu’il s’en aille assez vite.

Qu’est-ce que j’ai fait par rapport à ça ?

Sur le coup, rien. Je n’ai pas dit au gars d’arrêter de nous fixer. Non, je l’ai laissé faire. Par contre, j’ai bien pris note de mon émotion et du moment précis où j’ai commencé à réagir. Et puis j’ai accepté de la sentir, aussi désagréable soit-elle.

En effet, il me semble important d’accueillir mes émotions, plutôt que de me dire : « Ah non, je ne devrais pas me sentir gêné, il faut assumer ! » Plus question de nier mes ressentis maintenant, j’ai assez donné ! 😅 Je pense au contraire qu’assumer ce que je suis passe par assumer ce que je ressens. J’ai mis du temps à vraiment intégrer que ce que je ressens est acceptable peu importe ce que c’est, que je n’ai pas à le juger ni à m’en sentir coupable. De plus, si je veux pouvoir effacer certains blocages (comme là, ma gêne en public), il faut pouvoir conscientiser ce qu’il y a derrière, ce qui en est la vraie cause : mes croyances limitantes.

Ce matin, j’ai donc pratiqué un outil de la méthode AGI mise au point par Valérie Tardy. C’est la méthode de développement personnel qui m’a permis d’accepter mon homosexualité (voir cet article). Cet outil s’appelle l’exploration émotionnelle. Il consiste à mieux sentir l’émotion que l’on a ressentie en réaction à une situation, à plonger dedans pour mieux la sentir. Puis spontanément, d’autres ressentis lui succèdent, jusqu’à ce qu’on ressente certaines de nos croyances limitantes. J’ai donc exploré ma gêne et j’ai trouvé plusieurs croyances.

Je précise qu’il ne s’agit pas du tout d’un travail d’analyse fait avec ma tête, en me demandant ce qui pourrait bien avoir causé ma gêne ou en cherchant des explications du côté de mon enfance. Il s’agit vraiment d’un travail qui se fait dans le ressenti. Cela permet d’être sûr que ce qu’on trouve existe vraiment. Parce qu’avec notre tête, on peut se raconter tout et son contraire à l’infini sans être sûr de trouver la vraie cause de nos émotions)

Mes croyances limitantes, source de souffrance

Malgré le travail déjà accompli ces derniers mois, j’ai donc encore les croyances suivantes :

  • c’est mal d’être homo ;
  • je vais décevoir mon père ;
  • je ne dois pas être gay ;
  • je ne trouverai jamais personne pour être en couple (sous-entendu, même pas un autre gay) ;
  • personne ne veut être avec moi, même pas comme ami ;
  • il y a quelque chose de déplaisant en moi.

Ces croyances ne sont pas des surprises pour moi, car j’ai déjà trouvé des choses similaires dans d’autres explorations émotionnelles. Elles sont pour moi le fondement du refoulement. Mais leur force s’amenuise, j’y crois de moins en moins. Et finalement, le fond (les deux dernières) n’est plus en rapport direct avec mon homosexualité. Ces croyances conditionnent mes relations avec les autres en général.

Bref, mon but est de les effacer totalement (j’ai d’autres outils de la méthode AGI pour ça), car elles m’empêchent de me sentir libre d’être moi. La preuve : ma gêne en terrasse. Et je pense que c’est bien de travailler maintenant sur ça pour le jour où c’est moi qui serai en terrasse avec mon mec.

Au final, que ce gars nous fixe, c’était son problème. Tout comme ce qu’il se disait à notre sujet (si ça se trouve, c’était un homo refoulé, comme moi avant et il nous enviait de nous assumer en public, lol !). Quant à mes réactions émotionnelles, elles m’appartiennent, il n’en est pas la cause. La cause, c’est mes croyances limitantes.


Et vous, est-ce que ce genre de situation vous est déjà arrivé ? Y avez-vous réagi émotionnellement ou verbalement ? Lire mes croyances limitantes plus haut, ça vous a parlé ? Avez-vous l’impression de croire des choses similaires (que vous soyez gay ou pas d’ailleurs) ?

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