Vous avez peut-être entendu le discours d’investiture de Trump, le 22 décembre, où il parle de chasser plusieurs millions d’immigrés du territoire ou de son ingérence à venir dans le conflit Ukraine-Russie ? Mais l’avez-vous entendu parler du sort qu’il réserve aux minorités transgenres ? Car ce sur quoi je veux vous alerter nous concerne directement, nous, personnes LGBTQIA+ de France.
Dans son discours, Trump affirme vouloir « mettre un terme au délire transgenre » dès le premier jour de son mandat (le 20 janvier 2025). Plus concrètement, il veut chasser les personnes transgenres de l’armée et du corps enseignant. Il refuse que les personnes trans participent aux compétitions sportives dans leur catégorie, il qualifie de « mutilations sexuelles » les transitions de genre et il ne reconnaît que deux genres : homme et femme. Non mais quelle ignorance crasse de ce qu’est la diversité humaine !
Tout cela signifie des droits réduits pour les citoyens transgenres, c’est-à -dire des discriminations sur l’identité de genre. C’est une pente glissante vers des dispositifs sombres de l’Histoire qui accordaient des droits bien différents aux humains en fonction de leur couleur de peau… et même si tout cela était « légal », ce n’était pas moral.
Petite vidéo si vous avez du mal à croire ce que vous lisez :
Et en France alors ?
Si je vous parle de ça, c’est parce qu’une partie de la droite réactionnaire et de l’extrême-droite représentent le même danger pour nous. Parce qu’avec le racisme et le sexisme, vient souvent la LGBTphobie. Ne laissons par l’extrême-droite faire croire qu’ils sont un parti « comme les autres », à base de vidéos de chats et de vidéos TikTok sympas. Ne laissons pas s’aggraver la porosité entre la droite et l’extrême-droite, avec des personnages comme ceux-ci :
- Eric Ciotti : il a quitté les LR (droite) pour s’allier au RN depuis les législatives 2024 et son nouveau parti est classé à l’extrême-droite par le Ministère de l’Intérieur. Il partage depuis longtemps les idées racistes et xénophobes de Marine Le Pen (cf. le loi Immigration il y a un an).
- Bruno Retailleau : ministre LR, catholique ultra-conservateur, il est reconduit à l’Intérieur à l’heure où j’écris ces lignes. Il affirme que l’État de droit n’est pas intangible, ni sacré… L’État de droit, c’est le fait que l’État respecte ses propres lois. En France, nous avons le Conseil constitutionnel pour ça. Il veille par exemple à ce que l’Assemblée ne vote pas des lois homophobes ou racistes. Or, le moins que l’on puisse dire, c’est que Retailleau n’aime pas les immigrés…
- Catherine Vautrin : ancienne des LR, elle vient d’hériter d’un méga ministère Santé, Travail, Solidarités, Famille… Que penser de cette nomination quand on sait qu’elle est ouvertement homophobe et anti-IVG ? Manif pour Tous, refus que les couples homo élèvent des enfants… une belle mentalité.
En réalité, le racisme, la xénophobie, le sexisme et la LGBTphobie font partie de l’ADN du Rassemblement National. Ces personnalités de droite qui penchent de plus en plus à l’extrême-droite ne font qu’élargir la fenêtre d’Overtone. La fenêtre d’Overtone, c’est ce qu’il est possible de dire dans l’espace public sans se faire immédiatement disqualifier. Ainsi, de plus en plus de racisme, d’islamophobie, de misogynie, d’homophobie, de transphobie sont désormais audibles dans les médias… Le discours de Trump n’est qu’un signe avant-coureur de ce qui pourrait se passer chez nous si nous n’y prenons pas garde. A quand le prochain politique qui reprendra à son compte ce genre d’idées ? Qui parlera de « stopper le délire transgenre » ?
Que faire dans ce cas ?
A mon sens, il est important que nous soyons conscients de l’orientation de ces partis politiques et que nous Å“uvrions à une convergence des luttes avec les autres minorités. Ensemble, nous sommes plus forts. Ne nous laissons pas abuser et militons pour que les gens de notre communauté et nos proches ne votent pas pour la droite réac ni l’extrême-droite aux prochaines élections, qu’elles soient municipales, législatives ou présidentielles.
Le peuple n’obtient que ce qu’il prend.
Louise Michel disait que « Le peuple n’obtient que ce qu’il prend. » C’est encore plus vrai pour les minorités sexuelles. Nous n’avons gagné nos droits que par la lutte. Et j’ajouterais que nous ne les conserverons que par une grande vigilance et une volonté renouvelée de lutter pour ça.
Bisous à tous, prenons soin de nous !