Bah oui : j’ai mis « re » entre parenthèses devant « découvert » parce qu’en fait je le savais déjà, mais je l’avais soigneusement refoulé en moi. Alors que pourtant, j’avais plein d’évidences sous les yeux depuis des années. Des évidences évidentes depuis la classe de 6e où on s’était un peu tripotés avec un copain. Mais je consacrerai un autre article à la façon dont je me suis conditionné pour ne pas voir la vérité, parce qu’il y a pas mal de choses à en dire… Mais là, parlons de la fin d’année 2019.

La force de l’intuition

On emménage dans une nouvelle maison en août, ma femme, mon fils (qui a alors deux ans) et moi. Après des années en appart’, on a enfin un jardin ! Mais en septembre, ma femme me dit qu’elle sent que ça ne le fait plus entre nous et qu’elle veut qu’on se sépare. Pourtant, il n’y a pas de « problème » particulier entre nous pour justifier ça. Quelques disputes des fois, mais rien de ouf.

Mais elle est comme ça mon ex : quand elle sent un truc, elle l’écoute et elle fonce 😅 Elle fonctionne à l’intuition. Vous savez : la petite voix qui nous dit des trucs et quand on l’écoute pas, on s’en mord les doigts… C’est cette même petite voix qui me disait que je suis gay, mais que je ne voulais pas écouter.

Avec le recul, c’était dingue qu’elle fasse ça sur la simple base d’un ressenti, mais alors qu’est-ce que c’était bien senti ! Et j’ai très vite senti que c’était bon pour moi, que c’était mieux pour nous trois. Si on s’était forcé à rester ensemble, à faire des « efforts » pour que ça marche, on aurait sans doute fini par se détester (on saura jamais). Parce que dans le fond, le simple fait d’être avec une femme ne me convenait pas… Et je sais pas quel exemple de bonheur on aurait montré à notre fils.

Seul face à mon addiction

Bref. On se sépare. On cohabite relativement bien pendant un mois et demi, le temps que je trouve un autre logement. J’emménage dans une petite maison le 1er novembre. A partir de là, je me retrouve tout seul la semaine, je ne vois mon fils que le week-end. Je sens bien mon sentiment de solitude et j’ai l’impression d’avoir échoué dans ma vie car l’idéal de la famille heureuse et parfaite est brisé.

J’ai toujours eu une tendance à fuir ma souffrance en me réfugiant dans diverses addictions. J’ai arrêté de fumer et de boire il y a longtemps, pas question de reprendre les jeux vidéos, alors je me tourne vers une addiction dont je ne me suis jamais vraiment sevré : la masturbation (bon j’avoue, je ne me dis pas tout ça consciemment hein, c’était pas un choix réfléchi !). Du coup, pendant une quinzaine de jours, je consomme beaucoup de porno (du porno hétéro, je précise). Jusqu’à ce que ça fasse trop de porno…

addiction à la masturbation et au porno

En fait, cette boulimie me déséquilibre complètement. Je dors mal, j’ai mal au crâne, je suis fatigué… Je me vide littéralement de mon énergie vitale (désolé pour l’image !). Et je tombe super malade, une méga bronchite comme j’en avais jamais eue. Pourtant la bronchite du fumeur, j’ai connu ! Mais là, je tousse comme un crevé des nuits entières sans pouvoir dormir, je me coince même le dos et plusieurs côtes (je suis allé chez l’ostéo). Vous vous dites peut-être que j’exagère ou que je suis une chochotte ? Lol.

Toujours est-il que l’important, c’est que je me dis que ça ne va pas du tout, qu’il faut que j’en finisse avec cette addiction que j’ai à la masturbation. Ça tombe bien, parce que je fais un travail de développement personnel depuis de nombreuses années (méthode AGI) et que j’ai justement des outils pour m’attaquer à ça, notamment la récapitulation.

Je me suis libéré de mon addiction au porno, mais pas que…

Donc je commence par un travail préparatoire où je liste mes premiers souvenirs de masturbation (le Télé 7 Jours avec des actrices en robe courte, des catalogues La Redoute…). Le but est de « récapituler » ces évènements pour en effacer les traces émotionnelles encore présentes et les conditionnements qui en ont résulté. Le processus n’est pas évident à expliquer (il faut un stage de 2 jours pour l’apprendre), mais en gros, il s’agit de revivre l’évènement en y replongeant émotionnellement parlant, de retrouver les ressentis de l’époque et de « purger » ce qu’on y trouve.

Bref. Je m’enferme dans ma chambre et je commence à récapituler ma liste. De fil en aiguille, j’en arrive aux évènements avec ce copain de 6e avec qui on s’était tripoté. Rien qu’un peu. Sauf qu’en fait, je ressens à nouveau toute l’attirance que j’avais eue pour lui à l’époque, pour sa bouche, pour son sexe… Attirance que je m’étais conditionné par la suite à ne plus ressentir. Et je me retrouve de manière totalement inattendue à clamer haut et fort :

« À partir de maintenant, j’assume mon homosexualité ! »

Le cri des tripes, le cri du cœur ! Bon je sais pas trop d’où en fait, mais ça venait de loin ^^ J’ai récupéré ce pouvoir de m’assumer en tant qu’homo, pouvoir que j’avais moi-même décidé d’abandonner.

Le jour du refoulement

Franchement, à ce moment-là, je suis sur le cul. Je ne m’attendais pas du tout à ça en commençant ce processus de récapitulation ! Je poursuis néanmoins la récapitulation de ma liste d’évènements. Me revient alors en mémoire ce jour si particulier où j’ai vraiment décidé de refouler mon homosexualité. Ça s’est fait de façon très instinctive, pas du tout réfléchie, un peu comme un réflexe de protection. Je développerais davantage dans un autre article tout ce qui, pendant mes années d’enfance, a conditionné le choix que j’ai fait ce jour-là. Je vais par contre vous expliquer ce qui s’est passé ce jour-là.

En fait, après avoir tripoté mon pote de 6e, je me suis posé des questions sur mon orientation sexuelle et lui aussi. J’ai regardé dans le livre d’éducation sexuelle que m’avaient offert mes parents. Il y était dit que de jeunes adolescents pouvaient parfois confondre amitié fusionnelle et homosexualité. J’ai recopié le passage sur un papier pour le montrer à mon pote au collège. Et ma mère l’a trouvé quelques jours plus tard dans la poche de mon manteau… Elle est venue me voir avec et m’a demandé :

« C’est quoi ça ? T’es pas homo, au moins ? »

T'es pas homo au moins ?

Et là, je me suis refermé comme une huître. « Non non, c’est pour un copain qui se pose des questions » ai-je dit en décidant de bannir cette possibilité de ma vie, par honte et par peur de décevoir ma mère.

Bon mais là, je vous parle de ma mère et de cet évènement en particulier qui s’est produit avec elle. Mais je ne vous ai pas encore parlé de mon père et du reste ^^

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4 commentaires

  1. Le sentiment de solitude et d’échec suite à l’idéal de la famille brisé c’est tout à fait ce que je vis depuis hier matin 😀 en même temps c’est une vraie libération et je ressens comme une toute nouvelle liberté et ouverture qui se fais devant moi.
    Y a du taff niveau DP hi hi

    1. Hihi oui, l’idéal brisé de fonder la famille hétéro parfaite… Découvrir qu’on est homo a parfois cette conséquence, ça dépend ce qu’on croit sur la vie, sur ce qu’il faut faire pour la « réussir ». Et en même temps, tant qu’on n’accepte pas vraiment que ce rêve soit brisé, on peut pas bien vivre son homosexualité. Je pense que j’écrirai un article sur ce qui a été le plus difficile pour accepter vraiment que je suis gay.

  2. Salut
    Je me reconnais partiellement.
    En revanche je me suis toujours masturbé sur du porno gay quand j’avais ces fameuses crises d’homosexualité qui me prenaient.
    J’ai toujours ressenti consciemment de l’attirance pour des garçons depuis l’âge de 10 ans.
    Je m’autoconvaincquais à chaque fois que c’était juste transitoire et temporaire ça passerait avec le temps.
    Je pensais aussi qu’en sortant avec des filles et en aimant des filles cette homosexualité disparaîtrait mais elle n’a jamais voulu disparaître. Je vois que tu as totalement refoulé ton homosexualité toutes ces années je ne sais pas comment tu as fait ?
    Tu as du te faire beaucoup de mal pour la refouler !!!!
    Parce que moi je ne suis jamais arrivé à la refouler, cette homosexualité a toujours été beaucoup trop forte en moi pour l’ignorer toute ces années .
    Au collège et au lycée tous mes crushs étaient des garçons.
    Je me rappelle que la dernière fois que je suis tombé amoureux d’un garçon j’avais 25 ans et je n’arrivais toujours pas à admettre que j’étais gay.
    Je pensais que je serai plus forte que mon homosexualité c’était un choix et j’avais décidé d’être hétéro comme tout le monde.
    et puis il y a ce fameux moment qui est arrivé où pour une question de survie mentale j’ai du admettre que je n’étais ni hétéro ni bi mais homosexuel. Une psychologue m’a aidé à l’accepter enfin.

    Si je n’avais pas fait ce travail d’acceptation je me serais peut être suicidé.
    Dans mon cas j’ai accepté que je suis gay depuis mes 10 ans parce que je me suis retrouvé pied au mur

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